Soros, dealer

Par Lucien Chardon

Job juché sur le fumier de sa fortune, le bon Georges s’est proclamé lui-même spéculateur et philanthrope. Qui veut plaider contre moi ? Ma conscience ne me reproche rien. Philanthrope, quelle grande âme ! mais pour quels hommes ? et de quel amour aimés ?

Fervent suppôt du mondialisme militant, la disparition des eldorados de l’Est européen laissa ses millions désemparés. Puis donc qu’il n’y avait plus personne pour continuer l’œuvre salvatrice du communisme, George Soros misa sa générosité ailleurs, et fonda en 1993 l’Open Society Institute, fondation destinée à gérer ses œuvres de charité.

Au programme : 6 millions de $ à la Drug Policy Foundation, quelques autres millions de $ pour la création du Lindesmith Center, le financement encore de l’organisation Drug Strategies. Qu’est-ce que tout cela ? À quelques organismes près, Soros est le premier bailleur de fonds de ceux qui prônent la libéralisation totale de l’usage et du commerce de toutes les drogues.

Donc ces dollars philanthropiques vont à la recherche (non pas d’une solution aux problèmes des drogues, mais de moyens pour en rendre possible la plus grande consommation), à la propagande subséquente, aux expériences de décriminalisation, et aux lobbies d’Europe et des États-Unis (tiens ! les pays de l’Est ont été oubliés…).

Cette prodigalité valut au philanthrope hongrois quelques contrariétés auprès des puritains du Nouveau Monde, ce qui explique sa fréquentation croissante de nos journalistes. On se fait une honorabilité où l’on peut.

Il n’y a pas à douter que le bon George désire, comme Job l’accomplissement de la justice divine, la liberté de trader non plus seulement de vulgaires cacaos, de quelconques cafés, mais le coca, le pavot, le cannabis, les Paradis Artificiels ! Et le prodigue Midas rêve fumeusement à la conclusion de quelques nouveaux deals juteux, le flair aidant, si la blanche ne l’altère pas, mais il paraît que non, si on en croit ceux qu’il paie pour le dire…


Ces informations sont toutes tirées du livre très documenté de Jean-Philippe CHENAUX, La drogue en liberté, éditions François-Xavier de Guibert, Paris, 1995, pp. 96-101.